En peinture, qu’est-ce qu’une palette limitée ?
La palette limitée, aussi appelée palette restreinte, est une technique qui permet aux peintres de canaliser leur créativité pour mieux la laisser s’épanouir. L’utilisation d’une palette limitée ne signifie pas nécessairement que seules quelques couleurs sont utilisées, mais plutôt que la sélection des couleurs est intentionnellement réduite par rapport à l’ensemble des possibilités.
Plutôt que d’utiliser l’ensemble des couleurs disponibles, je peux choisir délibérément de travailler avec un nombre limité de teintes spécifiques. Cette approche peut être utilisée pour diverses raisons, notamment pour créer une harmonie visuelle, pour transmettre une atmosphère particulière ou pour exprimer une intention précise.
Quels avantages m’apporte une palette restreinte ?
En me concentrant sur un groupe de couleurs spécifiques, je peux explorer en profondeur les subtilités des variations tonales et les interactions entre les teintes choisies. cela me permet de travailler de manière plus focalisée et de renforcer la cohésion et l’unité visuelle de mes travaux.
Puisque ma palette ne comporte que quelques pigments, il m’est relativement facile, avec la pratique, de savoir précisément comment chaque couleur va se comporter, en mélange comme en relation optique avec les autres. A la base, je développe plus aisément mon sens de la couleur et de l’harmonie avec un nombre restreint d’interactions, que je peux prévoir et maîtriser.
Quelles couleurs choisir sur une palette limitée ?
Les palettes restreintes sont réellement un excellent moyen d’apprendre à mélanger les couleurs et d’obtenir des peintures harmonieuses.
« L’expert ne se préoccupe pas des pigments inutiles. Il sélectionne ceux qui sont vraiment essentiels et rejette le reste comme un encombrement inutile. Le célèbre artiste suédois Zorn n’utilise que deux couleurs – le vermillon et l’ocre jaune ; ses deux autres pigments, le noir et le blanc, étant la négation de la couleur. Avec cette palette, d’une simplicité presque austère, il parvient néanmoins à peindre une immense variété de paysages et de sujets figuratifs. »
Harrison, Birge (1909), Landscape Painting, Scribner.
Pour appliquer cette technique, deux possibilités s’offrent à moi.
Je peux choisir de travailler avec quelques teintes qui correspondent à l’ambiance que je veux transmettre. Ces couleurs de base, tirées de ma gamme de pigments disponibles, seront alors différentes et adaptées à chaque projet.
Une autre approche consiste à utiliser toujours les mêmes teintes peu nombreuses, souvent apparentées à des couleurs primaires, qui me permettront de mélanger la plupart des couleurs dont je pourrais avoir besoin. C’est ce que fait Zorn, de manière assez drastique : deux couleurs seulement 🙂 Je vous rappelle que le noir et le blanc ne sont pas considérés comme des couleurs proprement dites.
En ce qui concerne mes propres travaux à la tempera, j’utilise généralement sept couleurs de base, dont je vous parlerai prochainement.
Assez souvent, une palette limitée comportera trois uniques couleurs primaires. Et dans ce dernier cas, pour élargir les possibilités, il est utile d’avoir une teinte chaude et une teinte froide de chaque couleur primaire. Cela s’appelle la technique des doubles primaires dont je vous dis tout dans cet article.